The Lebanese Rocket Society • Joana Hadjithomas et Khalil Joreige
La projection est suivie d’un échange entre les cinéastes, Christian Longchamp, directeur artistique du festival Arsmondo Liban, et le public.
En détail
Strasbourg
Cinéma Le Cosmos
Présentation
Au cours des années 1960, au Liban, de jeunes scientifiques de l’Université Haigazian se mettent à rêver d’espace, de conquête de l’espace. Dans un Moyen-Orient alors en pleine ébullition, où le rêve d’une puissance panarabe gagne les imaginaires, alors que la compétition spatiale qui fait rage entre les États-Unis et l’Union soviétique nourrit la guerre froide, des Libanais conçoivent des fusées ! Mais la guerre des Six-Jours qui mettra fin à l’utopie politique d’une puissance arabe, les difficultés économiques à l’orée de la décennie suivante qui vont intensifier les inégalités sociales entre les communautés libanaises et enfin l’effroyable guerre civile qui débute au printemps 1975 pour ensanglanter, meurtrir le pays pendant plus de quinze ans, vont contribuer à effacer l’optimisme scientifique et industriel d’un temps qui paraît aujourd’hui simplement inconcevable.
Les artistes plasticiens et cinéastes Joana Hadjithomas et Khalil Joreige figurent parmi les créateurs les plus talentueux et originaux de notre époque. Le Prix Marcel Duchamp qu’ils ont reçu en 2017 en témoigne. Ils ont réalisé récemment Memory Box, un long métrage présent en compétition officielle lors de la dernière Berlinale et dont la sortie est prévue en janvier 2022. Lors de la première partie d’Arsmondo Liban, en mars dernier, vous avez eu l’occasion de découvrir leurs films En attendant les barbares et Ismyrna.
Avec The Lebanese Rocket Society, l’étrange histoire de l’aventure spatiale libanaise, présenté en 2013 au Toronto International Film Festival, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige reviennent sur cette histoire extraordinaire et totalement occultée de projet spatial, interrogent l’histoire du Liban au travers d’archives et de témoignages, et livrent une double réflexion, à la fois sur notre besoin, désir parfois dangereux, d’un âge d’or fantasmé et sur l’impuissance aujourd’hui des Libanais à se projeter dans quelque futur que ce soit.