En détail
Strasbourg
Opéra, salle Bastide
Les Artistes
Violon Yukari Kurosaka, Claire Rigaux Alto Anne-Sophie Pascal Violoncelle Olivier Roth
Présentation
Popularisés par Haydn à l’époque classique, les quatuors
à cordes connaissent sous la plume de Beethoven
une nouvelle dimension, non pas par leur nombre, 68
pour Haydn contre 16 « seulement » pour Beethoven,
mais par leurs spécificités. Certes, Beethoven, en 1798,
est encore attaché à l’héritage classique. À son premier
quatuor en fa majeur peut encore s’appliquer la
pensée de Goethe : « Dans un quatuor à cordes, on entend
quatre gens raisonnables conversant ensemble ».
Pourtant il s’en écarte par des thèmes généreux et une
gestion de l’espace sonore qui laissent poindre les aspirations
d’un esprit singulier.
Dix ans plus tard, il s’affirme davantage dans une deuxième
série. Le Quatuor n°11 dit Quartetto Serioso n’est
pas le plus audacieux, néanmoins il témoigne du génie
d’un artiste à l’esprit trempé qui n’hésite plus à faire voler
en éclats les conventions. C’est le plus court, vingt
minutes, c’est aussi l’un des plus intenses. L’ouverture,
laconique et élégiaque, laisse la place à une suite aussi
concise d’une grande richesse. Beethoven manie toujours
l’art de la conversation, elle est désormais passionnée,
tendue, parfois brutale, à l’exception de la fin étonnamment
légère et pleine d’allégresse. Conscient de son
caractère radical, Beethoven avait dédié son quatuor à
« un petit cercle de connaisseurs ».
Ludwig van Beethoven
Quatuor à cordes n° 1 en fa majeur
Quatuor à cordes n° 11 en fa mineur « Serioso »